Comment vaincre le syndrome de l’imposteur en freelance ?

Comment vaincre le syndrome de l’imposteur en freelance ?

Le syndrome de l’imposteur est un sentiment qui ruine le moral et nuit à la carrière de très nombreux indépendants et indépendantes

 

Ce doute permanent sur ses propres compétences, cette sensation de ne pas mériter sa place et cette crainte d’être démasqué est un véritable frein dans leur parcours professionnel et leur réussite.

 

Le phénomène de l’imposteur est en effet synonyme de missions manquées, de tarifs bradés, de mal-être, d’épuisement au travail ou encore de procrastination.

 

Vous vous sentez concerné par ce mal pernicieux ? Ne baissez pas les bras : cette condition n’est pas une fatalité. 

 

Dans cet article, je vous donne des clés pour vous libérer du syndrome de l’imposteur et profiter pleinement des avantages du freelancing. Bonne lecture ! 

Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur  en psychologie?

Le syndrome de l’imposteur ou complexe de l’imposteur est une notion élaborée en 1978 par Pauline Rose Clance et Suzanne Imes.

 

Ces deux psychologues américaines décrivent le phénomène de l’imposteur comme un doute constant quant à ses propres capacités, accompagné d’un sentiment d’illégitimité et d’une difficulté à reconnaître ses propres réussites

 

Il ne s’agit pas d’une pathologie ou d’un trouble mental, mais plutôt d’un complexe ou d’un phénomène (« Imposter Phenomenon » en anglais) rencontré par de très nombreuses personnes au cours de leur vie. 

 

Qui est touché par le syndrome de l’imposteur ?

 

💡Selon une étude citée par l’American Psychological Association, le syndrome de l’imposteur toucherait jusqu’à 82 % des individus à un moment de leur existence. Il s’agit donc d’un sentiment très commun. 

 

La même source souligne que les femmes et, plus globalement, les personnes minorisées ont plus tendance à souffrir du complexe de l’imposteur, tout comme, paradoxalement… les personnes très compétentes et performantes !

 

Les experts et les individus aimant travailler seuls seraient également plus sujets au complexe de l’imposteur. En tant que freelance, il n’est donc pas surprenant que vous soyez confronté à cet enjeu.

 

Quel est le contraire du syndrome de l’imposteur ? 

 

Le contraire du syndrome de l’imposteur pourrait être « l’effet Dunning-Kruger » ou « effet de sur confiance ». Il s’agit d’un biais cognitif identifié à la fin du 20e siècle par les psychologues américains David Dunning et Justin Kruger. 

 

L’effet Dunning Kruger est une tendance à surestimer ses compétences dans les domaines où l’on en sait le moins. Et pour cause : notre manque d’expertise nous empêche de voir les difficultés et de reconnaître nos lacunes. 

 

👉 Résultat, l’effet Dunning Kruger conduit les plus ignorants à avoir le plus confiance en eux et, inversement, les plus compétents à douter (au moins transitoirement) de leurs compétences et savoirs. 

 

Étant tous ignorants dans un grand nombre de domaines, nous pouvons tous être victimes de ce biais cognitif. Face à un nouveau champ de connaissance, nous devons donc être prudents, humbles et curieux. 

 

Parallèlement, notre sentiment d’imposture peut dans une certaine mesure nous rassurer : il nous signale que nous connaissons suffisamment un sujet pour en percevoir la complexité. 

 

Quels sont les signes du syndrome de l’imposteur ?

 

Différents indices permettent d’identifier un syndrome de l’imposteur :
 

  • Vous ne vous sentez jamais assez compétente ou compétent et doutez sans cesse de vos capacités à réussir vos missions alors que vous êtes surqualifié; 

 

  • Vous attribuez vos réussites à des causes extérieures telles que la chance ou vos partenaires de travail, et non à vos qualités et efforts ;

 

  • Vous êtes mal à l’aise lorsqu’un client vous fait un retour positif et avez l’impression qu’il se leurre à votre sujet ;

 

  • Vous avez la sensation d’être une fraude et vivez dans l’angoisse que les autres vous démasquent et comprennent que vous n’êtes qu’une arnaque ; 

 

  • Vous travaillez énormément pour compenser votre manque de confiance en vous et vous vous épuisez à force de tout vérifier, revérifier et perfectionner ;

 

  • Vous procrastinez et réalisez vos tâches au dernier moment, car l’idée de ne pas parvenir à les accomplir vous paralyse ; 

 

  • Vous n’osez pas vous exprimer en public, publier sur les réseaux sociaux ou proposer des idées à vos clients, car vous ne vous sentez pas à la hauteur ; 

 

  • Vous vous comparez à vos concurrents, enviez leurs réussites et avez le sentiment qu’ils sont bien meilleurs que vous ; 

 

  • Vous ressentez du stress dès que vous recevez un brief exigeant, vous  vous imaginez incapable d’y répondre et vous dites qu’un autre ferait mieux ; 

 

  • Vous ne saisissez pas les opportunités qui vous intéressent et refusez des contrats, car vous estimez que vous n’êtes pas assez qualifié pour ;

 

  • Vous vous contentez de missions faciles, mais peu satisfaisantes et peu rémunératrices, car vous pensez que vous ne pouvez pas prétendre à mieux ;

 

  • Vous pratiquez des tarifs au rabais, car vous jugez que vos prestations ne valent pas plus, alors même que vos clients sont fidèles et vous complimentent ;

 

  • Vous enchaînez les formations et vous informez sans cesse à propos de sujets que vous maîtrisez pourtant déjà sur le bout des doigts.
     

Pourquoi le syndrome de l’imposteur vous pourrit la vie en tant que freelance ?

Le syndrome de l’imposteur est un caillou dans la chaussure des indépendantes et indépendants, et cela à plus d’un titre. 

 

Vous refusez des missions en freelance 

 

Le doute chronique qui vous étreint vous conduit à refuser des missions qui vous plairaient et que vous seriez tout à fait capable de réaliser. 

 

Résultat, vous ne vous épanouissez pas dans votre carrière en tant que freelance et avez l’impression de faire du surplace. 

 

Vous vous mettez en échec à cause de la procrastination

 

Certaines missions vous paraissent tellement au-dessus de vos capacités que vous repoussez jusqu’à la dernière minute le moment de vous y mettre. 

 

A la clé, un travail bâclé, des retards de livraison difficiles à justifier, une relation client dégradée et une estime de vous-même toujours plus en berne. 

 

Vous pratiquez des prix en dessous du marché et perdez de l’argent

 

Le syndrome de l’imposteur vous conduit aussi à vous brader. 

 

Comme vous ne vous sentez pas vraiment utile et n’accordez pas de valeur à vos compétences, vous n’osez pas vendre vos services à leur juste prix. 

 

Conséquence : vous ne parvenez pas à (bien) gagner votre vie en freelance, même en vous épuisant au travail. 

 

Vous n’arrivez pas à trouver des clients

 

Votre manque d’assurance vous empêche de mettre en place une vraie stratégie de développement commerciale, pourtant indispensable pour trouver des clients régulièrement et construire une activité indépendante durable. 

 

Vous n’osez ni poster du contenu sur les réseaux sociaux pour attirer des prospects, ni faire de la prospection commerciale pour aborder des clients potentiels avec lesquels vous aimeriez collaborer. 

 

Quand par chance un rendez-vous client se présente, vous ne parvenez pas à valoriser vos compétences, votre expérience et les bons résultats que vous avez déjà obtenus pour d’autres clients, de sorte que le contrat vous passe sous le nez.

 

Vous êtes fatigué, voire épuisé  

 

Vous surcompensez votre faible estime de vous-même par énormément de travail. 

 

Vos prestations vous prennent plus de temps que nécessaire, car vous passez des heures à vérifier ce que vous avez fait, à vous questionner, à recommencer, etc. 

 

Cette charge de travail vous fatigue, voire vous épuise, ce qui nuit à votre santé physique et mentale, mais aussi à vos relations sociales. 

 

Vous n’êtes pas épanouis professionnellement 

 

Finalement, à cause du syndrome de l’imposteur, vous êtes souvent fatigué, honteux et stressé. Pire, vous avez le sentiment d’être inutile et incompétent. 

 

Pour ne rien arranger, vous avez des revenus en dents de scie, car vous ne parvenez pas à décrocher de nouveaux contrats régulièrement.

 

Bref, à cause de ce complexe d’infériorité, de cette dévalorisation permanente, de ce sentiment de tromper votre monde et de cette peur constante d’être découvert : vous n’êtes pas épanoui en tant que freelance. 

Comment se libérer du syndrome de l’imposteur au travail en freelance ?

Plusieurs pistes peuvent vous aider à vous défaire du syndrome de l’imposteur en tant que travailleur indépendant ou travailleuse indépendante :

 

Syndrôme de l’imposteur : faites le test !

 

La première chose à faire pour dépasser le complexe de l’imposteur en tant que freelance consiste (comme bien souvent) à prendre conscience du problème. 

 

Relisez attentivement le début de cet article et essayez d’identifier si vous vous reconnaissez dans les signes de syndrome de l’imposteur fréquents :
 

  • Doutes permanents quant à vos compétences et qualités ;
  • Sentiment d’imposture et crainte d’être découvert ;
  • Impression de ne pas mériter votre part malgré votre expérience et vos savoirs ;
  • Surtravail pour compenser vos failles supposées ;
  • Procrastination liée à une peur de l’échec ;
  • Difficulté à reconnaître vos accomplissements et à vous les attribuer ;
  • Tendance à refuser les compliments et à vous dévaloriser ;
  • Jalousie à l’égard de vos confrères découlant d’un sentiment d’infériorité ;
  • Refus de nouvelles responsabilités ou de missions pourtant intéressantes ;
  • Etc.
     

Redonnez leur juste place à vos doutes 

 

Dans une certaine mesure, ressentir des doutes est plutôt sain. Cela vous aide en effet à remettre en question vos a priori, à évoluer et à vous améliorer. 

 

Être conscient de vos faiblesses et de votre marge de progression est en effet essentiel pour apprendre, rester ouvert aux idées des autres, éviter certaines erreurs et les corriger le cas échéant. 

 

Une part de remise en question et de lucidité quant à ses capacités est donc nécessaire pour travailler de manière sérieuse, fournir des prestations de qualité et être fiable lorsqu’on est à son compte. 

 

Alors, redonnez-leur juste place à vos doutes :

  • Identifiez ceux qui sont légitimes et levez-les de manière adaptée (vous n’avez jamais étudié ce sujet, une petite formation vous aidera à gagner en confiance) ;

 

  • Ne vous laissez pas tétaniser par ceux qui ne le sont pas (objectivement, vos clients sont toujours satisfaits de vos livrables, aucune raison que celui-ci fasse exception).
      

Demandez du feedback à ses clients

 

Les résultats que vous obtenez pour vos clients sont l’une des meilleures preuves de vos compétences. 

 

Si vos clients sont satisfaits et atteignent leurs objectifs (ventes, clics, vues, etc.) grâce à votre travail, c’est que vous maîtrisez votre sujet. 

 

Alors, pour vous rassurer à propos de vos compétences, demandez des feedbacks à vos clients à la fin de chaque mission. 

 

Ils seront certainement très heureux de vous faire des retours, voire de vous fournir des résultats chiffrés et des témoignages détaillés. 

 

Vos réussites sont aussi les leurs ! 

 

Acceptez et prenez au sérieux les compliments 

 

Le propre du syndrome de l’imposteur est d’attribuer ses succès à des causes extérieures comme le hasard ou l’intervention d’autrui. 

 

👉 Mais, ne vous y trompez-pas, lorsqu’un client ou un partenaire vous fait un compliment ou un feedback positif, il sait ce dont il parle.

 

Alors, quand vos interlocuteurs prennent le temps de vous faire des éloges, ne sous-estimez pas leur capacité d’analyse et prenez-les au sérieux. 

 

Bref, acceptez les compliments sans honte ni culpabilité. 

 

Entourez-vous bien et communiquez

 

Le complexe de l’imposteur a tendance à se renforcer avec l’isolement.

Ne pas avoir de collègues pour remarquer vos qualités, vos contributions ou vos réalisations au quotidien contribue en effet à la spirale de la dépréciation. 

 

De même, juger vos accomplissements en les comparant uniquement aux plus belles réussites (attestées ou idéalisées) présentées sur les réseaux sociaux peut affecter votre confiance en vous. 

 

Alors, pour échapper au syndrome de l’imposteur, entourez-vous de personnes bienveillantes : d’autres freelances, un business coach, des clients sympas, etc.

 

Sur les réseaux sociaux comme dans la « vraie vie », fréquentez des espaces (coworking, tiers lieux, forums, etc.) qui vous font du bien et évitez ceux qui vous affectent négativement (comptes LinkedIn de concurrents par exemple). 

 

👉 N’hésitez pas à parler de vos doutes et à partager votre expérience avec vos pairs. Vous vous apercevrez que tous, ou presque, ont déjà été confrontés au syndrome de l’imposteur et vous pourrez glaner des conseils utiles pour vous en défaire. 

 

Enfin, si votre manque de confiance en vous est envahissant et vous plonge dans un mal-être qui impacte votre vie, consultez un médecin ou un psychologue sans aucune hésitation. 

 

Reconnaissez vos réussites 

 

Pour prendre conscience de votre valeur et vaincre le syndrome de l’imposteur, prenez un moment pour faire la liste de :

  • Vos formations et diplômes ;
  • Vos compétences, savoir-faire et qualités humaines ;
  • Vos expériences professionnelles ;
  • Les résultats dont vous êtes le plus fier ;
  • Les meilleurs compliments que vous ayez reçus. 

 

Lorsque vous faites ce travail, imaginez que vous êtes en train d’examiner les accomplissements d’une personne que vous appréciez (votre meilleure amie par exemple). 

 

De cette manière, vous serez plus bienveillant envers vous-même et probablement plus objectif. 

 

Gardez ces preuves objectives de votre réussite dans un coin et jetez-y un œil lorsque le sentiment d’imposture pointe le bout de son nez. 

 

Accordez-vous le droit à l’erreur 

 

Le syndrome de l’imposteur est souvent lié à une peur d’échouer et de faire des erreurs. Or, tout un chacun est susceptible de se tromper. 

 

Vous, mais aussi vos clients, vos partenaires ou encore vos concurrents : chacun d’entre nous se fourvoie à un moment ou à un autre.

 

Sommes-nous pour autant des impostures ou des fraudes ? Probablement pas. 

 

Alors, donnez le meilleur de vous-même, mais acceptez la possibilité de vous tromper, en gardant à l’esprit que vous pourrez très certainement vous corriger ou, a minima, apprendre de vos erreurs. 

 

Acceptez des responsabilités et relevez des défis 

 

Se challenger est selon moi une bonne manière de prendre confiance en soi et de vaincre le syndrome de l’imposteur. 

 

Accepter des missions qui vous semblent ambitieuses et les réussir est en effet le meilleur moyen pour vous démontrer que vous en êtes capable. 

 

Alors, lancez-vous. Dites oui à de nouvelles responsabilités et opportunités. Si un client ou un partenaire vous fait confiance, c’est que vous en êtes capable. 

 

L’expérience vous montrera souvent que vous avez les ressources pour réussir.

 

Soyez méthodique 

 

Vous avez sans cesse l’impression d’avoir oublié quelque chose, de ne pas vous être posé la bonne question ou d’être allé trop vite en besogne ?

 

Pour éviter de vous sentir dépassé, incapable et coupable, exécutez vos missions avec méthode. 

 

Réfléchissez aux différentes étapes par lesquelles vous devez passer pour bien faire votre travail et rédigez un plan d’action que vous suivrez systématiquement. 

 

Par ailleurs, pour être certain de rendre des livrables aussi aboutis que possible, faites-vous une « check list » avec les différents points à vérifier avant de cliquer sur « envoyer ». 

 

Grâce à cette approche rigoureuse, vous ne serez plus tourmenté par cette erreur repérée après coup ni par une idée importante qui vous est venue beaucoup trop tard… 

 

Formez-vous et développez votre expertise  

 

Bien entendu, monter en compétences est essentiel pour se sentir légitime dans un domaine, avoir confiance en soi et s’épanouir professionnellement. 

 

Alors, ne cessez jamais d’apprendre, de vous poser des questions, de confronter votre avis à celui des autres ou encore de découvrir de nouveaux outils. 

 

Cette démarche proactive vous permettra d’être toujours à la pointe dans votre domaine et de limiter votre sentiment d’imposture. 

 

Pour développer une expertise, choisissez, au moins temporairement, une spécialisation et approfondissez vos compétences et savoir-faire la concernant. 

 

Il sera temps de changer de « niche » lorsque vous aurez exploré la vôtre de fond en comble (ce qui pourrait bien vous prendre un certain temps !).

 

Comment vaincre le syndrome de l’imposteur en freelance ? Ce qu’il faut retenir.

Le syndrome de l’imposteur n’est pas une maladie ou un trouble, mais un phénomène que rencontrent la plupart des professionnels à un moment de leur carrière. Les experts qui travaillent à leur compte y sont particulièrement exposés du fait de leur isolement et des responsabilités qu’ils supportent. 

 

Concrètement, le complexe de l’imposteur est un sentiment de doute permanent sur nos compétences et d’illégitimité qui nous empêche de saisir des opportunités professionnelles, nous pousse à nous auto saboter, nous conduit à travailler jusqu’à l’épuisement, et nuit à notre épanouissement professionnel. 

 

De nombreux leviers permettent de vaincre ce mal naturel, mais handicapant :
 

  • Reconnaître que nous sommes affectés par le syndrome de l’imposteur ;
  • Accepter nos doutes lorsqu’ils sont pertinents ; 
  • Demander des retours à nos clients pour avoir des preuves de nos capacités ;
  • Prendre au sérieux les compliments qui nous sont faits ; 
  • Nous entourer de personnes bienveillantes et partager notre ressenti ;
  • Lister nos réussites et compétences pour en prendre conscience ;
  • Nous accorder le droit à l’erreur ;
  • Relever des challenges pour nous donner confiance ;
  • Travailler avec méthode pour chasser nos doutes ;
  • Développer une expertise solide pour gagner en confiance légitime.
     

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